mercredi 13 janvier 2016

Vue panoramique de Kinshasa
                                   
                                                    Chers tous,
                                            famille, amis, parrains,

A Vous qui me suivez et me soutenez, durant "mon aventure d'un cœur sans frontières", à vous tous:

                 M’BOTE et BONANA 2016 ! 
                       (ou aussi Bonne année 2016 !)

Voilà maintenant 1 mois que je vis au rythme et au son africain.
1 mois où chaque jour est une nouveautée et propice à l’apprentissage, tant sur la langue (le lingala), que sur les coutumes, le mode de vie, le climat... Alors par où commençer pour vous raconter cette réelle aventure d'un coeur sans frontières?!  
 
Un flash-back sur mes premiers pas sur le Sol Congolais  

Maison communautaire
Après avoir dû passer 9H à l’ambassade de Paris pour obtenir mon précieux VISA le 14 Décembre, j’ai pu enfin atterrir le lendemain sur le sol Congolais à Kinshasa. Ce fût le commencement de mes 6 mois de mission.
Détente avec la petite voisine
Au sol, premier choc thermique avec un petit 7° à Charles de Gaulle pour un grand 30° sur N'djili Kinshasa. A mon arrivée, j’ai pu découvrir les habitants de la maison communautaire basée dans un quartier plutôt « calme ». Au sein de cette maison vit au total une quinzaine de communautaires. Des étudiants en philosophie venant de divers pays (Tchad, Sénégal, Allemagne, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire) , 3 prêtres, des soeurs consacrées et une autre JET de France. Cette maison est un lieu qui reçoit de nombreuses personnes (voisins, amis, jeunes, communautaires, patients...), où les activités et les rencontres ne manquent pas.

Mon lieu de Mission

Dès mes premiers jours, j’ai alors pu me rendre sur mon lieu de mission: le dispensaire de Mobengi. Pour y accéder, il me faut traverser une partie de la ville en passant par ce qu’on appelle le pôle central de la ville : « le Rond-Point de Ngaba», lieu qui centralise 2 quartiers pauvres de la ville. Je m'y rend à pieds, 30 min le matin sont nécessaires tandis que 45 min le soir (liés à la fatigue, la foule et la chaleur).
Ma marche se fait en compagnie de la poussière, la boue (et encore plus lors de la saison des pluies!) , les saletés et l'ambiance type marché que révèle chaque rue. Ici chaque parcelle de terre est l'occasion de vendre du pain, des bananes frits, des arachides, des gombos,sans oublier les sucrés (coca-fanta...): la boisson de référence consommée sans modération et alors solliciter le client potentiel. Ce trajet relève d'une vraie partie de sport pour une « Mundele ». Un sport où de l'entraînement est nécessaire.
« Mundele, Mundele » ce qui veut dire blanche, est d'ailleurs le premier mot que j’ai entendu et apprit en Lingala. J'ai omis de vous raconter les règles du code de la route ici : AUCUNE ! Il me faut alors apprendre à élargir mon champs de vision de 360°. Chaque automobiliste, motocycliste ou tout autre objet roulant ( parfois pas vraiment identifiable) est libre de circuler comme bon lui semble, sous la présence des policiers. Un vrai sport pour le piéton !

Le Dispensaire Mobengi 


Le dispensaire a été confié à la communauté par l'archidiocèse de Kinshasa il y a maintenant 10 ans. Il est situé dans un quartier des plus pauvre appelé « Ngaba ».
Sur place se trouve une équipe pluridisciplinaire de 10 congolais , très accueillante et qui aime rire!, constituée de médecins, infirmiers, sage femme, laborantin, d'un sentinel et d'une fille de salle.
Ouvert du lundi au samedi, de 7h00 à 16h00, on y assure des soins pour personnes atteintes de diabète, de la tuberculose, du sida, de maladies tropicales (paludisme-malaria-thypoïde...), des consultations pré natales et le suivi des mamans et des bébés (poids -vaccination...). Sans oublier le service d'ophtalmologie et d'optique.
Il n'y a vraiment pas de quoi s'ennuyer ici. Mon travail sur place est varié et même s'il est quotidiennement modifié en voici un aperçu:
-lundi, mardi et jeudi: assurer le suivi de tout type de pansements (souvent très infectés) pour des patients d'âge différents (bébés et personnes âgées), les injections et prélèvements, le suivi des diabètiques, les prises de tensions...
vendredi: assurer le 1er dépistage de perte d'acuité visuelle dans le but de soulager la charge de travail des médecins ophtalmologistes sur place. Ici, on compte en moyenne 25-30 patients sur 4h. Et enfin assurer la surveillance des nourrissons et des tous petits par la prise de poids mensuelle, le suivi du carnet de vaccination et la prise des prochains RDV. Le dispensaire se transforme alors en vraie nurserie pour ma plus grande joie.
la pesée des bébés
Sans oublier, à la fin de mon poste, en lien avec « Maman Patricia » de l'accueil, de relevér les recettes et dépenses du registre de comptabilité. Tout comme le suivi des entrées et des stocks de médicaments de la pharmaçie : une pièce de 4m2 sans lumière et sans aération ou je passe du temps régulièrement.
Les journées défilent dans un rythme soutenu et bien loin de mes habitudes de travail en Françe. Ici, médecins et infirmières n'hésitent pas à me solliciter pour une aide (souvent dans le domaine des pansements), un renseignement ou aussi par ma présence appuyer leurs paroles du fait que je sois une “Mundele”. Chaque jour, je découvre et vis de nouvelles expériences tant sur le plan professionnel que humain. Une réelle richesse de la mission.
Voilà donc 1 mois déjà, et je remarque, je me questionne sur toutes ces inégalités et tous ces besoins que subit ce peuple congolais. Des inégalités de richesse, d'accès aux soins ou des besoins primaires.
Par exemple, avant de pouvoir se soigner, le malade doit payer chaque consultation, examen, matériel médical et médicaments. Si ses moyens sont insuffisants alors le malade a la possibilité de selectionner ce qu'il peut reçevoir comme soins. Je ne peux vous cacher que bien souvent cela me travaille intérieurement...
                                Kinshasa, un enrichissement permanent !
 
Comment exprimer toute la vie que peut apporter cette ville?!
Tout d’abord, je dirais que cette différence de culture apprend à vivre autrement. Ici la pauvreté qui touche une grande partie de la population n’entrave pas la joie et la foi en la vie qu'ont les Kinois. Ceux-ci vivent l'instant présent et prennent le temps (les Français ont la montre, tandis que les Kinois ont le temps). Cette ville et ces habitants m'apportent de nouvelles expériences dont en voici quelques exemples:
-j'ai pu manger du serpent, des chenilles, des tortues ou de la chèvre,
-j'ai pu voyager dans l'arrière d'un pick-up dans la brousse (splendide!)
-chaque jour il me faut prendre ma douche avec un sceau d'eau,
-il me faut vivre avec les coupures d'électricité parfois pendant plusieurs jours, 
-éloigner les cafards avec les mains, 
-se dire que voir passer une souris dans sa chambre n'a plus rien d'étonnant, 
-éviter de poser la main sur un serpent,
-Manger du fufu, du chikwang, ou du pundu presque tous les midis et soirs,
-j'ai pu voyager en moto dans les "rues" ou plutôt parcours tout terrain de la ville...


Soirée crêpes
Bretonne un jour, Bretonne toujours!

Lors d'un temps de service en cuisine un dimanche après midi, avec Angèle l'autre JET, originaire de Normandie, nous avons pu proposer une soirée crêpes à la communauté pour le plaisir de tous. Il nous a fallu une adaptation particulière pour confectionner notre pâte : du lait en poudre, pas de balance, et une gazinière particulière, mais ce fut un délice.

                 La suite des aventures ...?

Il y en a encore une: comme le w-e des jeunes professionnels du Congo avec la communauté ou la future mission au sein du centre des enfants de la rue ou encore l'arrivée pour 2semaines de deux ophtalmologues français au dispensaire, sans oublier la dernière nouvelle: des travaux de réaménagements du dispensaire! De belles et grandes choses en approche...mais patience, il reste 1mois, cela sera pour le prochain numéro.
Je finis, encore une fois, en vous exprimant mon remerciement pour toutes vos formes de soutien (lettres, mails, colis). Merci à vous qui me suivez et me soutenez, je pense bien à vous tous de France, d'Espagne ou des Antilles.
Affectueusement,
Myriam-Elise (ou “My-el” comme on m'appelle ici...)

Petit proverbe en Lingala
ZOBA LIBOSO, MAYELE SIMA.” ce qui veut dire : L'ignorance précède la connaissance.


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