mercredi 30 mars 2016

JET NEWS N°6



                                          JET NEWS N°6
                             en direct de RENNES en France

                                   Chers Amis, Famille et bienfaiteurs, 

A Vous qui m'avez suivis et soutenus durant "mon aventure d'un cœur sans frontières", à vous tous tout d'abord je souhaiterais vous souhaiter:
                         MOKANDA MWA PASIKA, YESU ASEKWI

                            (Joyeuses Pâques, Jésus est ressuscité )
J'espère que chacun d'entre vous se porte au mieux et que la fête de Pâques s'est bien passée pour chacun (sans abus de chocolats!).
En ce qui me concerne, je souhaitais vous faire part d'une nouvelle concernant ma mission en R.D.Congo. En effet, après y avoir séjourné depuis mi décembre et y avoir aimé chaque jour, il m'a fallu rentrer (rapidement et de manière anticipée) en France pour raisons médicales.
Cette JET NEWS aura alors le goût d'un petit rapide en arrière...
Alors que cela faisait plus de 3 mois que je vivais la mission à Kinshasa, chaque jour avait le goût de l'habitude.Mes trajets quotidiens, ponctués d'arrêts pour saluer des « mamans » ou des « papas » rencontrés au dispensaire, à la paroisse, commerçants ou simplement vendeurs de fruits-beignets-charbons, devenaient mon sport de la communication.
Si je devais traduire ce dernier mois, je le résumerais par la phrase: « Les français ont la montre, les africains ont le temps. » et j'avoue que je le vivais à fond.


                                         Mobengi, ma seconde maison

Alors qu'à mon arrivée tout me paraissait étranger, dans ce 3ème mois, le centre de santé était devenu ma seconde maison. Une maison où lorsque j'arrivais le matin, les patients m'accueillaient en criant mon nom et des tas de phrases en Lingala tout en cherchant à me serrer la main.
Un joyeux capharnaüm, mais où les rires ne cessaient de se faire entendre de part mon lingala, qui même s'il s'améliorait de jour en jour, gardait encore quelques lacunes et accent français. Alors face à tout cela, comment ne pas s'attacher à ces personnes?! 

Fin Février à Mobengi a prit fin ce que je pourrais appeler le «marathon de l'ophtalmo» lié au passage des médecins français et aux 400 patients consultés en l'espace de 12 jours. Des patients de tout âge venant pour divers problèmes oculaires et pathologies. La constatation de cécité, glaucome, cataracte évoluée était alors fréquente. 
Pour éviter d'en arriver à cela pour la future génération, nous sommes allés faire une journée de dépistage à l'école Sainte Christine auprès des élèves. 

Durant toute une matinée, nous avons alors pu  «enchaîner »le dépistage d'une centaine d'enfants et diriger les élèves ayant des troubles oculaires vers le dispensaire pour une consultation gratuite. Il y eu alors plusieurs dizaine d'écoliers porteurs de troubles sévères de vision. Pour chacun, des lunettes furent données grâce aux collectes françaises. MERCI à vous tous qui m'en avez apporté. Quand aux enfants du quartier, qui ont pu voir que des « monganga ya miso » (médecins des yeux) étaient là,et souhaitant eux aussi obtenir des "nunettes": à leur plus grand plaisir, nous leur avons donnés des lunettes solaires. 
Depuis,lorsque je les voyais dans la rue jouer au foot portants fièrement leurs lunettes, j'aimais les appeler « le gang des enfants masqués». ->    A vous d'en juger par vous même! 

A la suite du départ de cette équipe française, et de part la présence d'un médecin spécialisé en pédiatrie, ma mission au dispensaire avait alors légèrement évolué. En effet, une partie de mon temps, en plus des soins aux diabétiques, des pansements, de la gestion de la NOUVELLE pharmacie (des stocks-entrées-sorties), s'était concentrée sur la surveillance et le suivi de 3 enfants dénutris.


Précieux, Nadège et Tania: mes petits protégés


La prise du biberon
Précieux, 2ème enfant de Maman Esther âgée de 17 ans, souffre de dénutrition. Alors qu'il est âgé de 6 mois, bébé Précieux pesait 4kg (lors de sa prise en charge). L'histoire de sa maman est, malheureusement, fréquente ici. Née d'un père inconnu et d'une mère trop jeune, maman Esther a été confié et a grandit avec sa grand mère dès l'âge de 5ans avec ses 2 grands frères de 3 et 5 ans plus âgés. A la mort de celle-ci il y a 4 ans, cette fratrie vivant dans la maison de la défunte tente de subvenir à leurs besoins seuls dans le quartier pauvre de "Ngaba".


Nada avec Maman Nicole
Nadège, 3ème enfant sur 4, est la fille de Maman Nicole âgée de 24 ans. Maman Nicole est la belle sœur de Maman Esther et habite dans la même parcelle. Nadège, âgée de 3 ans pèse 8kg. A son arrivée, je devais sans cesse lui répéter de manger de boire: « Lia Nadège....Mela Nadège » réflexe qu'elle avait perdu. Chaque repas prenait alors un temps important! Mais petit à petit,avec douceur et grâce aux bouillies sucrées et hyper protéinées (composées de chenilles, de farines de soja, de maïs, d'huile et d'arachides écrasées), Nadège a reprit goût pour s'alimenter. A mon départ, Nada léchait même le fond de ses bols avec le doigt! Un plaisir à contempler. 

Tania, quand à elle, est une petite fille de 18 mois souffrant de dénutrition morbide. En effet, Tania pour son âge ne pèse que 4,5Kg. Elle a été amenée par son grand père souffrant de la voir dépérir face à une jeune maman sourde dépassée de l'état de sa fille à la suite de son sevrage au sein à l'âge d'1 an
(Pour Tania, je ne peux vous montrer de photo...).
La ration pour les bébés
 

La suite des aventures ...?

Depuis la France je souhaite cependant poursuivre mon engagement au sein du dispensaire. Ainsi, je souhaite durant cette convalescence me lancer dans la "fameuse" confection de l'attelle de Maria. Maria, cette jeune fille de 19 ans, enfant d'une employée de Mobengi, ayant fait il y a 4 ans un AVC et qui présente depuis une paralysie droite. Cette attelle lui apporterait un confort de vie.
Pour finir, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont témoignées et entourées par leurs nombreuses marques d'affection durant cette aventure et cette difficile décision sur ce retour anticipé. Merci ...et Maintenant place aux mots : 

"Et puis, votre cœur sera à tout jamais, sans frontière ." R. Ou. 
"
Nous te portons dans notre cœur Myriam. La santé avant tout." D. Bu  "Repose toi beaucoup beaucoup beaucoup et profite a ton tour des bons soins et de l'attention de tes proches." P. Z  "Nos choix ne sont pas toujours faciles à faire, mais même difficiles, ils peuvent être bons...et indispensables." N. C 
"La vie n'est pas un long fleuve tranquille et le plus dur est l'acceptation de marcher sur un nouveau sentier que l'on ne souhaitait pas prendre" C. J 
"
Mais "Tout est grâce" alors...et nous savons qu'il ne t'a pas fallu plus de mois pour apporter toute la lumière dont tu es remplie à toutes les personnes que tu as rencontrées là bas." N.J   

                                                   MERCI à vous .
                                                  Affectueusement,

                                                                                                Myriam-Elise


Petit proverbe en Lingala
Komeka mozindo na mosapi te” Ne pas se lancer dans un défi impossible.

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